Nadine Capircio
Ah ma Muse ! Ma Confidente !
Dernière mise à jour : 5 avr.
Qu’elles soient féminines ou quelquefois masculines, les Muses apparaissent dès l’Antiquité. Filles de Zeus et Mnémosyne, elles servent d'intermédiaires entre les artistes et les dieux ...
Figures de l’inspiration, elles s'identifient ainsi à des genres littéraires ou artistiques précis dont elles deviennent les patronnes : Calliope, Muse de l'éloquence et de l'épopée, Clio, Muse de l'histoire, Euterpe, Muse de la danse et de la poésie amoureuse…

Plus proches de nous, Georges Sand inspiratrice d’Alfred de Musset, Gala, modèle et muse de Salvador Dali ; Jean Marais, l’inspirateur de Jean Cocteau, Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé…

La Muse
Comme sortie de la main originelle
Pure et belle
Étincelle à peine réelle
Alanguie, elle est sensuelle
Fruit défendu,
Forme veloutée sur toile fondue
Insaisissable et nue
Elle s’éveille, telle une ingénue
Ses lèvres entrouvertes et nacrées
Esquissent un sourire feutré
Tandis que ses yeux d’un bleu éthéré
Regardent l’artiste interloqué
De son pinceau coloré et généreux
Souvent fougueux
Il effleure le corps gracieux
Dont il est tombé amoureux
Tout en délicatesse
Le peintre a sublimé la maîtresse
Mais pris de faiblesse
Il convoite la juvénile enchanteresse
"Entre deux soupirs"

Lorsque j’écris, humblement et poétiquement, poussée par mes émotions, je m’inspire très souvent de mon vécu. À mes côtés, une figure iconique et pétillante, que je nommerai Ninette, pleine de sagesse et de tendresse, m’écoute, me rassure, me guide et sonde ma poésie. Les messages sont-ils suffisamment limpides ? Les mots ne seraient-ils pas trop percutants ? Ciel, je ne parviens plus à poursuivre mon Conte !!! Oh, je m'agite et m'angoisse...
Tandis que Ninette, toujours à l’écoute, de sa voix généreuse et délicate, de quelques mots choisis, relance l’histoire ou clarifie une rime…

Et lorsque, en proie elle aussi au doute, cachant sa tristesse, elle hésite et recule d’un pas, alors ma plume vole, s’agite, frénétique. Sur une feuille, s’entremêlent les vers.

Fantasmagorie
Le ciel ocre éclaire la forêt ombragée,
File, vole le temps, s’animent les fées,
Impassible, elle regarde sa vie évoluer,
Émois, vent, regrets et célestes baisers.
Créature éthérée, voltigent les pensées,
Elle parle aux saisons, douces et ailées,
Effleurant à l’envi de ses doigts effilés
La chanson de l’oubli, de l’amant aimé.
Hiver, automne, printemps, été bigarré,
Équinoxes et solstices se sont mélangés.
Le soleil, la pluie, les elfes et les années
Susurrent furtivement au regard velouté
Le secret des âmes, le récit du feu-follet.
"Solfège de la vie"

Confidente, mon amie, ma vie, elle m'encourage, me sermonne gentiment, estompe mes soucis. Que ferais-je sans elle ? Vitalité lumineuse, elle attend, sourire aux lèvres et complaisance, la fin de mon euphorie devant un tapis bigarré de pâquerettes ou l’apparition, ici et là, de quelques timides violettes.
Soudain, l’espoir surgit et la joie fleurit mon cœur. La brise, tiède et veloutée, a chassé les nuages, le ciel est désormais azuré. S’arrête le temps, virevoltent les énergies.

Plus rien n’a d’importance, la paix a gagné mon esprit. Je ne suis pas seule et ne le serai jamais.
Baribal a eu raison de câliner la précieuse Ninette, tendre bébé au regard bleuté, qu’il a quittée lorsque, plus âgée, elle est devenue fillette, belle et parfaite…

Fleur de Lune
Dans sa robe de minuit
Opale fleur de nuit
Sous la pluie
Précieuse, elle fuit.
Les étoiles, ses amies
Lui tiennent compagnie
Fredonnant une mélodie
D’un autre pays.
Ni le prince, ni le frisson de vie
N’exaltent la sirène alanguie
Rayon de lune, chatoyant rubis
Elle rêve du paradis.
Sous son voile éthéré
Rose aux luxuriants reflets
Généreuse beauté
Elle est effrayée.
Proie de la perplexité
Elle n’ose s’embraser et danser
Il lui manque les clefs
De la félicité.
Éveille-toi, Noble Enfant
Il est temps maintenant
De trôner fièrement
Dans le puissant firmament !
"Entre deux soupirs"

Article et poèmes par Nadine Capircio,
Correctrice et rédactrice